Roberto Sosa
La dignité des hommes et les larmes des choses
…Je veux parlerDe l’enfance traquée par des chiens aux ombres domptéesAvec des sons sanglants, ou de l’effroi de la beautéAvec un pied prisonnier d’une courbe de la voie ferrée.( Une ville inclinée)
Le poète Roberto Sosa (1930 - 2011) est l’un des grands poètes d’Amérique Centrale et l’icône de son pays, le Honduras.
Son œuvre est traduite en plusieurs langues, mais un seul livre « Les larmes des choses» existe en français.
Il nous fut révélé lors de sa visite à Toulouse le 24 mars 2004 à l’Institut Cervantes et à l’université du Mirail.
Roberto Sosa défend et croit dans le pouvoir de la poésie pour éveiller la conscience du monde et dénoncer la misère et l’oppression politique.
« Je suis unpoète (je n’ai pu l’admettre que par le travail) né et grandi dans le Tiers et Quart Monde, ce qui m’impose un devoir absolu d’être conscient de ce fait et de considérer en retour le plan social et humain en termes d’un art engagé dont la qualité esthétique est indissolublement liée aux secrets des secrets des gens de mon pays, le Honduras. » Sosa.
Roberto Sosa est considéré comme le poète national du Honduras. Ses poèmes, considérés comme une résistance à l’oppression, ont souvent fleuri sur les murs de certaines villes de l’Amérique Centrale.
« Mon poème La Casa de la Justicia a pris de l’ampleur parce qu’il reflète jusqu’à un certain point la l’outrecuidance juridique depuis le coup d’État. Actuellement j’ai observé que sur certains murs des jeunes écrivent quelques-uns de mes vers. Cela me fait plaisir que mon travail soit pris en compte. La littérature est une forme de contribution au sauvetage de notre dignité. »
Ce pays cerné par les montagnes, la mer des Caraïbes, les coups d’État, dont le dernier en 2009 menaça Roberto Sosa, et la plus grande pauvreté, est l’archétype des républiques bananières. Seule une barrière forte d’humour et d’autodérision est un passeport de survie.
« L’histoire du Honduras peut s’écrire sur un fusil, un coup de feu, ou mieux, dans une goutte de sang ».
Ainsi Roberto Sosa décrit avec intensité et amour lucide son pays, et surtout ses habitants, dont il partage avec empathie et parfois colère, le malheur.
Il est de « ce pays si jeune que le pauvre n’a même pas encore appris à pleuvoir. » (Toujours Honduras, toujours)
Mais il n’est ni simplement un poète social, ni un poète « exotique » ou régionaliste.
Il parle à l’universel. Il chante autant la femme avec érotisme, que la poésie, la seule porte qui puisse mettre à bas l’injustice.
La poésie qui jamais ne doit devenir « la science du mensonge ».
…Entre-temps sur notre planète un peu partoutDes groupes d’ex-enfants
éblouis par l’extase des tiroirs-caisses refermésAgonisent de faim.
Et pourtant, proches ou lointains,Existent d’autres hommes qui croient au droit à la beauté
et qui acceptent
que cette matinée reflète la porte, la seule
qui peut donner accès au bonheur à titre de peuple libéré. (La seule porte, traduction Claude Couffon)
La dignité des pauvres, le pouvoir de la poésie
Roberto Sosa est né à Yoro, petite ville étrange du Honduras, le 18 avril 1930. Cette ville dont on dit que « c’est le lieu où il pleut des poissons. » Il est le fils de Acisclo Sosa et Petrona Murillo Villalobos.En raison de la profession de son père, musicien d’orchestre, il voyage constamment au Honduras et au Salvador dès l’âge de trois ans.
La famille n’a pu revenir à Yoro que quand Sosa a eu onze ans. Sa mère lui a appris à lire et à écrire. Sa famille étant très pauvre, Sosa a dû commencer à travailler à l’âge de cinq ou six ans, vendant du pain dans le train qui transportait des travailleurs d’une plantation de bananeraies.
Puis Roberto Sosa a pu aller à l’école, et en cinquième année il a découvert la poésie grâce à son professeur d’espagnol.
Il passe sa jeunesse à travailler pour aider sa pauvre famille. Mais sa vocation poétique le poussera à tout tenter pour devenir poète.
Il rejoint la capitale, Tegucigalpa en 1964, se lie au monde intellectuel, et publie une revue de poésie, Presente.
Il partage alors sa vie entre l’écriture et l’enseignement.
À près de trente ans, il publie son premier livre, Los Pobres, en 1969, et en 1971, Un Mundo Para Todos Dividido, Un monde divisé pour tous. Ses deux livres lui valent une très grande reconnaissance du public sud-américain et même mondial.
En 1990 la France lui a remis le titre de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres. Il a aussi reçu le Prix national de littérature du Honduras en 1972.
Il devient professeur de littératures hispano-américaine et espagnole à l’Université de Cincinatti aux États-Unis.
Il continue à écrire et à donner des articles à la fois sur sa conception de l’art et aussi sur son analyse de l’histoire de son pays en tant que citoyen engagé.
Il est obligé de quitter son pays pour se réfugier au Nicaragua dans les années 80.
En 1990, il avait publié six recueils de poésie, trois de prose, et deux anthologies de la littérature hondurienne. En 1990, il publie Obra Completa (Œuvres complètes).
À part quelques voyages à Madrid, au Maroc, à Cuba, aux États-Unis, il vit principalement à Tegucigalpa où il décède le 23 mai 2011.
Le poète des jours difficiles qui bâtit la maison où habite la poésie
« Ce n’est pas facile de reconnaître la joie après avoir retenu ses larmes longtemps. » Roberto Sosa
Roberto Sosa a su instiller le « doux sel de la poésie », lucidement, toujours au bord du désespoir.
« Sur chaque pont passent les gens vers le néant. »
Sa poésie avec ses images claires et délicates, peut sembler trop évidente, elle recèle en fait bien des abîmes.
Il disait qu’il était celui « qui garde son cri dans la gorge ».
Lui le poète des jours difficiles, aura en fait réalisé une œuvre peu nombreuse, mais dense, et les titres de ses recueils sont éloquents : Les Murs, Les Pauvres, Mal intérieur, ou encore Un monde divisé pour tous.
Ses angoisses, ses hantises, sa lucidité, le conduisent à vouloir écrire une sorte de « chant étouffé », une suite de rêves brisés dans un monde souvent cruel, où même l’amour est parfois douleur.
« Celui qui a noué les liens de l’amour a disposé les épines. »( Mon père) Roberto Sosa
.
Il tisse une poésie unanimiste à l’écoute des pauvres et des opprimés.
Sa poésie « est un équilibre délicat entre la dureté humaine et les larmes des choses. ».
Parfois il fait de sa poésie un cri, une dénonciation de la misère et de l’oppression politique.
Il se veut conscience des pauvres et de la dignité des hommes et ne se satisfait pas d’une simple poésie d’indignation.
Le cri ne remplace pas chez lui la poésie, et la complexité des relations humaines est rendue non pas par un simplisme des paroles, mais par un acte poétique :
Nous avons brisé le plus fort,Nous avons enterré la faiblesse dans les nuages.Nous avons fait pencher la balance en faveur de la nuit,et malgré les coups de fouet reçusnous sommes restés dans le temple. (Les voix inouïes des riches)
Et Roberto Sosa attache une grande importance à la syntaxe poétique : «Le problème éternel de l’art est la forme. J’ai pensé que celaest fondamentalement une forme intérieure. »
Aussi il prend grand soin de soigner la musicalité de ses vers.
Et plus que dans le cri sa poésie nous touche par sa limpidité cristalline. On a d’ailleurs pu le rapprocher d’Antonio Machado et de Cesar Vallejo.
Comme eux, il emploie une langue de tous les jours, des images simples, mais souvent le sens de ses poèmes s’éclaire et change à la dernière image du poème.
Cette fausse simplicité, sa grande sobriété, cache la volonté de dire doucement le tourment de son monde divisé. Son père était salvadorien et sa mère hondurienne, et son pays la division même, enchâssé dans ses montagnes échancrées, et la mer indifférente. Il a la nostalgie des origines, celle du feu, celle des hommes, de la nature frémissante, avant l’invasion espagnole.
Il a dépassé le cadre de son pays « secret et enfoui », pour parler à tous, l’oppression étant universelle. Il se sait condamné à vivre dans un monde séparé et divisé, où l’innocence a disparu et la communion entre les êtres est impossible. Mais il a choisi son camp : « Ma planète est le peuple. »
Lui sera le témoin sans illusion, mais fraternel, et il veut transmettre, de façon épurée et frappante, le pouvoir des mots, dans une concentration presque mallarméenne. Il aurait pu lui aussi chevaucher le lyrisme baroque propre au monde sud-américain, non, lui suggère, parle à l’oreille, chante doucement. Il refuse tout mot superflu.
Il est un poète des jours difficiles.
Il y a un mélange de pudeur et de colère dans sa poésie.
D’espoir aussi :
J’ai décidé de construiredoucementmortellementAvec toutes mes chansonsUn pont sans fin à la dignitéDe sorte que,Un par un,Les humiliés de la terre puissent passer.
Pour Roberto Sosa la poésie est «la seule façon de survivre » Aussi pauvre qu’une étoile il a su faire voir la maison où habite la poésie.
« Je vis dans un paysage où le temps n’existe pas et où l’or est paisible.Ici tout est triste sans que cela se sache. Personne ne connaît la mer ni l’amitié de l’ange. Si, moi j’y vis ou, mieux même j’y meurs. Ici, où l’ombre la plus pure de l’enfant tombe dans la poussière de la rue étroite. Le vol arrêté et, là-haut, un ciel qui fuit… »(Traduction Claude Couffon).
Gil Pressnitzer
Source: Les Larmes des choses traduction Claude Couffon, Orphée La différence
Choix de textes
Poèmes dans la traduction de Claude Couffon Les larmes des choses copyright Orphée la Différence
SOUS UN ARBRE
A Ramôn Custodio
Cet homme sans pain, celui-là sans lumières et cet
autre sans voix
correspondent au corps de la patrie,
à la blessure et à son sang ligaturé.
Rien n’est à nous, bien sûr, mais ici nous vivrons.
De la nostalgie
de ce que nous avons cédé ou de ce que nous avons
cédé à la nostalgie nous vivrons.
Avec la lanterne magique du fils qui n’est pas revenu
nous découvrirons
un chemin sans détour.
Près de cela, qui est quelquefois moins que triste,
sous un arbre, et nus s’il le faut,
nous mourrons.
Recueil La seule porte
L’ETERNITE PLUS UN JOUR
A Francisco Salvador
Il se fait tard et plus tard chaque fois.
Le vent lui-même ne passe plus ici et il n’est jusqu’à
la Mort qui ne participe du paysage.
Sous son étoile fixe Tegucigalpa est une souricière.
Je veux
pleurer pour tous.
Je pourrais tuer sur l’heure et à l’heure où les mots roulent sans amour.
La douleur seule brûle
en cet instant qui a déjà la durée de l’éternité
plus un jour.
Que faire ? Que faire ?
Quelqu’un qui hume et sait de quoi il parle
s’écrie ou, pour mieux dire, chuchote : — Agissons
vite, mes frères, je vous en supplie, vite, très vite.
Recueil La seule porte
Note : Tégucigalpa est la capitale et la ville la plus importante du Honduras.
LE TEMPS
La vie passe et nous lâche sa pomme pourrie.
Le Temps passe en changeant toute la création : la bête
écume deviendra : et alors les prisons
en jardins d’enfants se convertiront,
l’or et son infini, la haine de l’homme pour l’homme
au terme du voyage ne seront que cocottes de papier.
Notre grand jour tant que le jour ne point.
L’existence, la nôtre, est celle de ceux-là
dont les mains plongent dans le feu lorsque le Temps
rappelle
un nœud coulant autour du cou.
Les arbres fondent en larmes pour leurs frères les arbres.
Je passe. Et vous passez,
entre-temps.
Recueil La seule porte
LA SAISON ET LE PACTE
Ni la fenêtre qui esquisse le vieux clocher.
Ni cette candeur d’école primaire
de l’insecte veuf qui survole encore mon enfance.
Ni l’amitié du livre ne me font défaut.
Tes mains à portée de mes mains
me manquent,
comme les solitudes partagées.
Il me faut, tu le sais, de ton corps les hauteurs jumelles,
et leur blancheur brûlée. Il me faut ce poisson
qui vole vers les confins de tes nudités...
ouvrant fermant les lèvres de ta force ténébreuse.
Recueil Masques bas
VOIE MORTE
Adieu, dit-elle. Rendant close la ville.
Hier même, par son extrême absence,
ma chérie, la poupée d’argile,
sans autre avertissement s’est jetée dans le vide.
La bibliothèque s’effeuille. Les tableaux
se réduisent à de simples taches çà et là.
J’entends de tous côtés le grillon de la Lune.
Je descends, le cœur sur la main, par la voie morte
d’un mauvais rêve dont on ne peut plus se réveiller.
Recueil Masques bas
FLAMME DE LA FORÊT
Là penché le petit cheval attendit deux jours incalculables un signe de vie de sa maman après la terrible poussée, les yeux déjà fixés sur le toit du monde.
Des gens allaient et venaient, de ceux qui ne comprennent que peu ou rien aux choses des chevaux en danger. Il demeura, tout petit petit qu’il était, nu de douleur intérieurement près de sa jument blanche, en maintenant intact comme la flamme de la forêt la plus belle leçon de solidarité offerte par le règne animal, il attendait et j’attendais que sa mère morte soudain décrive le signe de l’appel du cœur de la montagne, pauvres imbéciles que nous étions, lui et moi, ô chevaux.
Recueil Les larmes des choses
LE TOUT PETIT
De temps en temps le tout petit réussissait à dire à ceux qui voyageaient dans ce train de marchandises — ayez pitié messieurs et payez-moi le pain que vous m’avez pris, ayez pitié — et ces êtres, dotés de formes humaines et de sang de coq jusqu’à hauteur de l’arc-en-ciel, flottaient de part et d’autre et riaient dans leurs barbes.
Il pleuvait à torrents, haineusement, avec rancœur la pluie tombait.
Le train de marchandises sifflait très fort de temps en temps.
Recueil Les larmes des choses
LES ÉVÉNEMENTS VÉCUS PAR CE PORT
Son père la portait sur ses épaules et un jeune homme pleurant à chaudes larmes brandissait, devant, une palme très blanche sous cette noire tempête.
(La foule armée de cierges tous semblables avançait et reculait en ordre parfait, trop parfait, et là-haut, autour d’un cône tronqué un poisson brillant tournoyait en se mordant la queue : L’Infini.)
Dans un geste rappelant la chute sensuelle de la mélancolie du marécage le père jeta la dernière pelletée de terre sur le petit corps de sa fille Cristina en murmurant à grand-peine Dieu n’existe pas et, sur le chemin du retour, seul comme l’espace, sentit mourir la fleur de sa vie, comme si le jeune homme au sens propre du terme, n’avait pu se réveiller une année avant les événements vécus par ce port.
Recueil Les larmes des choses
LASSITUDE
Je ne connais pas la neige.
La lassitude n’est peut-être que cette sensation de neige
d’une balle perforant
le voile du palais.
Le patio me parvient au son allègre d’une demi-mort et
il me parle
de mon village et de sa fête si lugubre,
du petit cheval endormi sur mon cahier d’école
et des signaux que le bonheur nous adressa à tous et à
chacun
au milieu de la pluie de ce jour étoile,
d’un père et d’une mère me parle le patio inaccessible
comme un enfant.
Le demi-jour est devenu âpre jusqu’au son rouge.
J’entends
les voix brisées des miens,
elles ont
la forme lointaine
d’un adieu.
Recueil Les larmes des choses
SOUVENIRS 1 ET 2
Mon premier souvenir
commence avec un réverbère dans la nuit et il s’arrête
devant une fontaine publique et gouttant dans une ruelle morte.
De mon deuxième souvenir
un mort déborde,
toute une procession de morts violemment morts.
Recueil Les larmes des choses
Adaptations personnelles
Les pauvres
Les pauvres sont nombreux
C’est pourquoi
il est impossible de les oublier.
sûrement
à chaque nouvelle aube
ils voient
plusieurs bâtiments
où ils auraient
voulu vivre avec leurs enfants.
sur leurs épaules
ils sont capables de porter
le cercueil d’une étoile.
Ils peuvent briser l’air
comme des oiseaux en colère,
obscurcissant le soleil.
Mais ignorant leurs trésors
ils entrent et sortent à travers des miroirs de sang ;
ils marchent lentement et sont lents à mourir.
C’est pourquoi
il est impossible de les oublier.
(Los pobres, 1969)
De l’enfant à l’homme
Il est facile de laisser un enfant
à la merci des oiseaux.
De regarder sans le moindre étonnement
ses yeux lumineux sans défense.
De le laisser hurler
au milieu de la foule.
De ne pas comprendre la langue
si claire de ses pauvres paroles.
Ou de dire à quelqu’un:
- Il est à vous pour toujours.
C’est facile, très facile.
Le difficile est de lui donner la dimension
d’un homme vrai.
Le doux sel du mot poésie
À partir du feu, dans les premiers temps,
les dieux des premiers hommes
qui l’avaient vu et aimé, ont crée, seuls,
la femme.
En tremblant ils ont sculpté sa poitrine absolue
L’ondulation des cheveux,
la coupe du sexe, à l’intérieur plus compliquée,
que l’intérieur d’un coquillage.
La main dressée, ils ont souligné l’ombre de son ombre,
la courbe et la morsure de ce jeu de feu
qui a un goût de rouge vierge sous la langue
et qui soulève
la beauté soudaine d’une braise dans les yeux.
Depuis lors, son corps
est devenu pudeur palpable en chair et en os.
Je dis femme,
Le doux sel du mot poésie.
Recueil Le plus ancien des noms du feu
Dessin à main levée
l’homme avance dans la vie qui fait de lui une pourriture,
Je dessine à main levée
L’ample pâleur de l’assassiné
Et je l’enferme dans l’infini.
J’ai décidé de construire
doucement
mortellement
Avec toutes mes chansons
Un pont sans fin à la dignité
De sorte que,
Un par un,
Les humiliés de la terre puissent passer.
La maison de la justice
Dans la Maison de la Justice
dans mon pays
Je suis allé
et j’ai vérifié
Que c’est un temple de
charmeurs de serpents.
Dedans
On se trouve
Comme dans l’attente
De quelqu’un
Qui n’existe pas.
D’effroyables
Avocats
Y rendent le jour parfait et aussi leur morsure bleue.
De sombres juges
Y parlent de pureté
Avec des mots
Qui ont acquis
L’éclat d’un couteau
Et tout
Est consumé
Sous cette sensation de tendresse que produit l’argent.
Bibliographie
En français
Un monde divisé pour tous, Seghers, 1999
Les larmes des choses, Orphée La différence, 1990
En espagnol
Poesia total (1959-2004), Claire Pailler, Presses Universitaires du Mirail (29 juin 2006)
Caligramas (1959) ;
Muros (1966) ;
Mal interior (1967) ;
Breve estudio sobre la poesia y su creacion ( 1967) ;
Los pobres (1968) ;
Un mundo para todos dividido ( Prix de la Maison des Amériques 1971) ; Prosa armada (1971) ;
Secreto militar (1985) ;
Hasta el soy de hoy (1987) ;
Obra completa (1990) ;
Mascara suelta (1994) ;
El llanto de las cosas (1995) ;
Alta es la noche y Morazan vigila (2009)
La cuarta pregunta (2009) entre autres essais et anthologies poètiques.