Biographie de Georges Calistratovitch Artemoff

Peintre, sculpteur, décorateur
Partie 1/2

17 février 1892 (1) ou 17 Janvier 1896 (2)

Naissance de Georges Calistratovitch Artemoff à Ouriupinsk, petite ville de 10 000 habitants située sur la rive droite de la rivière Khoper, affluent du cours supérieur du fleuve Don. Centre commercial important avec 2 foires par an, une en hiver "Kreschtenskaya" à l’époque de l’Epiphanie et une à la fin de l’été "Prokrovskaya" : Intercession de la Vierge, considérées comme la troisième en importance après celle de Nijni, Novgorod et celle d’lrbit.
Son père Calistrate Artemoff est médecin militaire et ataman c’est-à-dire maire de la stanitsa d’Ouriupinsk. Une stanitsa cosaque est une commune cosaque. Sa mère Matrena Jdanov est officier de santé, peintre, elle fréquente à Moscou l’intelligentsia. Elle est amie avec Constantin Sergueivitch Alexeev (Moscou 1863-1938) dit "Stanislavski". Fondateur et animateur du théâtre d’Art de Moscou, pédagogue et théoricien. Réformateur du Monde de l’Art avec Serge de Diaghilev. Sa soeur aînée Anna est pianiste. Avec Anna et ses trois frères Piotr, Ivan et Dimitri, Georges grandit dans une famille cultivée où on lit Voltaire et Balzac dans le texte. Il disait avoir perdu son père très jeune.
Georges dessine de très bonne heure avec sa mère. Dans le Don, il vit une enfance et une adolescence très heureuse, entre les parties de chasse, de pêche avec ses frères et les vieux cosaques qui les initient à l’équitation.

1899 à 1905

Destiné à une carrière militaire, Georges Artemoff est élevé à l’Ecole des Cadets Alexandre Ill de Novotcherkask
selon la tradition cosaque. Malgré le règlement et ayant horreur de «l’embrigadement» (3), Georges Artemoff
s’évade souvent de son école.

1906 à 1913

II veut étudier la peinture et finit par s’inscrire à Rostov sur le Don dans les classes de peinture dirigées par Y.S.
Bogatyriov. Georges Artemoff est l’élève du peintre A.S. Tchinenov.
De 1909 1913, Georges Artemoff étudie à l’Ecole de peinture de sculpture et d’architecture de Moscou dans l’atelier de Konstantin Korovine qui l’invite régulièrement à résider chez lui
dans sa datcha. Il se lie d’amitié avec Serge Pimenoff et avec Vladimir Maïakovsky dont il fait la connaissance en 1912 grâce à son ami de Rostov sur le Don, Alexandre Tchemik, voisin de chambre de Maïakovsky à Moscou et dont il fait le portrait au crayon (4). Quand il est à Moscou, il a l’occasion de visiter la galerie de peinture de Serguel Chtchoukine et de voir chez Morosov, les Picasso, les Matisse, Derain, Bonnard, Vlaminck, Cézanne...

L’enseignement académique à Rostov sur le Don
La Société des beaux-Arts de Rostov Nakliitchevan est crée en 1907 à l’initiative du directeur de la classe de dessin Y.S. Bogatyriov (membre de l’Académie des Beaux-Arts de St Petersbourg), après la fermeture et la liquidation de la Société des Amis de l’Art de Rostov en 1903.
Les membres fondateurs de la société sont les peintres : Y.S. Bogatyriov, F.S. Gontcharov, D.I. Mukhine, A.G. Tcherchopov, A.S. Tcherchopov, les collectionneurs P.I. Kramer, V.F. Zeeler, et comprend également des amateurs d’art et des représentants de l’intelligentsia locale, ou encore des industriels comme les frères V.I. Asmolov, Paramonov.
Le premier président de la Société des Beaux-Arts de Rostov Nakhitchevan est le juriste Tomachevsky et à partir de 1910, V.F. Zeeler.

La Société des Beaux-Arts de Rostov Nakhitchevan reçoit des subventions de l’Académie des Beaux-Arts de St Petersbourg ainsi que des autorités locales afin de soutenir les classes de dessin qui seront bientôt remplacées par l’Ecole des Beaux-Arts de Rostov sur le Don.
A partie de 1917, la Société des Beaux-Arts de Rostov organise des expositions chaque printemps auxquelles participent G. Artemoff, Y.S. Bogatyriov, A.A. Brailovsky, A.S. Chendoros, D.S. Fedoroff, F.S. Gontcharov, V.A. Guinberg, I.A. Grinman, P.S. Kryjanovsky, A.I. Mukhine, I.A.M. Pavloff, P.I. Tcherkassov, A.S. Tchinenov, A.M. Volochine etc.

Une section particulière est constituée par les arméniens du quartier de Nakhitchevan de Rostov : G.A. Artsabatsian, J.M. Agadjanian, K. Aladjalov, L.A. Aladjalov, T.V Lousegenov, A.K. Ovanessov, MS. Sarian, G.I. Schiltian, AG. Tchebychiov. A partir de 1978, cc groupe de Peintres arméniens s’intègre a l’union des peintres Tiflis. Participaient aussi à ces expositions des peintres de St-Petersbourg, de Moscou, de Kiev, d’Odessa comme, A.E. Arkhipov - S.I. Vassilitchikov - N.V. Gossekina - S.J. Joukovskv - S.I. Konenkov- V.A. Makovsky - S.V. Noakovsky - P.I. Petrovitchev - A.V. Sredine - L.V. Tourjansky (ami de Georges Artemoff) et K.A. Korovine qui sera le professeur de Georges Artemoff à Moscou.
La dernière exposition fut organisée au printemps 1918 à la suite de laquelle beaucoup d’artistes s’inscrivirent à l’Union des peintres sculpteurs architectes de Rostov Nakhitchevan dont l’activité cessa rapidement en raison de la guerre civile.

À la première exposition du printemps 1911 de la Société des Beaux-Arts de Rostov Nakhitchevan, Georges Artemoff expose 5 tableaux (6).

Le 16 décembre 1911, première exposition personnelle de Georges Artemoff à Rostov sur le Don, avec 50 tableaux : portraits, nature morte aux fleurs et aux oiseaux.
La critique souligne leur caractère décoratif, remarque l’influence de Borissov-Moussatov et de la nouvelle Ecole
Française. (7)
Le 28 décembre 1912, Georges Artemoff participe au salon de Rostov organisé par les peintres de Rostov et de Moscou avec 32 tableaux (8).

1913 à 1922

Georges Artemoff participera régulièrement jusqu’en 1919 aux expositions de la Société des Beaux-Arts de Rostov Nakhitchevan.
Il reçoit une bourse d’études pour étudier en France ou en Italie et choisit Paris (9).
En décembre 1913 (10), il est accueilli à Paris par son ami Ossip Zadkine qui lui prête son atelier et cette arrivée dans cet univers artistique très nouveau le décontenance (11).
C’est l’époque brillante de Montparnasse et de la Rotonde. Sa bourse d’études lui permet de vivre confortablement alors que beaucoup de ses amis connaissent des difficultés: Modigliani, Soutine, Pascin, Kremegne, Juan Gris, Kikoïne.
Il danse « L’après-midi d’un faune » pour Diaghilev dans un atelier, et rencontre Picasso.
Il vit de manière confortable et refuse d’être sous la coupe d’un marchand. C’est ainsi qu’il refuse fermement les offres de Kahnweiler qui est le marchand de Modigliani (12).
Il ne renonce pas à sa formation d’origine et garde instinctivement une certaine distance avec la mode et se tient en retrait par rapport au cubisme (13).

Le 26 août 1914, Georges Artemoff s’engage dans le 1er régiment étranger à Paris, basé en Avignon, il rejoint le front en Champagne.
10 février 1915, il est blessé « à 16 heures et a été atteint d’une balle allemande à la cuisse droite dans le secteur de Prunay sur Marne pendant qu’il débouchait le créneau de la mitrailleuse (14) »
Il passe de longs mois à l’hôpital de la croix Rouge à Paris, salle Nicolas II et est soigné par Victoire de Pompignan, peintre de miniatures et par sa sœur Sophie qui parlait russe après un séjour en Russie.

1915, Georges Artemoif bénéficie d’un secours financier envoyé par Mir lskusstva (15) par l’intermédiaire du poète Maximilien Volochine au profit des peintres et sculpteurs qui se trouvaient dans le dénuement.

Il part en convalescence à Bourg Saint Maurice(16) et pendant cette période, son adresse est chez Zadkine à La Ruche. Il fait le portrait de Sophie de Pompignan, des paysages et toute une série de tableaux ayant comme thème les contes russes.
A la fin 1917, il retourne voir sa famille qui habite Novotcherkassk, capitale des Cosaques du Don. Il s’engage aux cotés des «verts » parmi les nombreux groupuscules disséminés qui se battent pour que les paysans soient libres et propriétaires de leur terre puis, devient officier de liaison dans l’armée blanche de Wrangel, évacuée en 1920, sur Constantinople. Durant cette période troublée il a perdu tous ses papiers et fait une demande de visa pour pouvoir retourner à Paris. Il retrouve à Constantinople ses amis Tourjansky. Il peint entre autre, des paysages, des meules de blé, des madones et rejoint l’Union des Peintres Russes (U.P.R.) à Constantinople. Ils ont un atelier loué par M. Stirn, attaché consulaire auprès de la mission américaine.
1921, il participe entre autres à une exposition à la caserne Mac Mahon (17) àTaxim.

C’est à l’occasion d’une de ces expositions que Georges Artemoff rencontre Lydia Nicanorova et son compagnon Boris. Elle est alors drogman (interprète officiel de l’Empire Ottoman pour l’ex- Khédive d’Egypte au domaine de Tchiboukli, depuis juin 1921).
Georges Artemoff fait sur commande les portraits de Boris, de Lydia et donne des leçons de peinture à Lydia. Lydia est à l’origine mathématicienne mais très attirée par la peinture et le dessin. Elle réalisera des copies des mosaïques de Kachrijé-Djami à Constantinople, qu’elle vendra par l’intermédiaire d’un anglais M. Holland, au Victoria and Albert museum à Londres.
Georges Artemoff obtient son visa pour la France en tant qu’ancien combattant de la guerre de 1914, décoré de la croix de guerre et pensionné. Sur le pont du bateau qu’il prend pour quitter Constantinople, il rencontre pour la dernière fois son frère Piotr qu’il ne reverra plus. Les deux hommes ayant suivi des chemins différents.

1922

Après une étape à Gênes et à Marseille, il arrive à Paris. Il crée un « artel » (sorte d’atelier coopérative) de fabrication de bois sculptés. Il travaille avec la galerie Messidor tenue par une Commingeoise, Jeanne Saunai, qui avait ouvert à Montparnasse un atelier d’art décoratif et où elle employait les artistes du quartier en quête de travail ( 18).

1923

Georges Artemoff procure à Lydia Nicanorova un contrat de travail qui lui permet de quitter Constantinople. Georges Artemoff avec Serge Pimenoff, Sandro Minervine, Lydia Nicanorova et Semianovsky, réalisent des décors de toutes sortes très inspirés du folklore russe et en particulier la décoration du célèbre «Caveau Caucasien», à Montmartre, que fréquente l’écrivain Joseph Kessel et qu’il décrit dans le roman «Nuit de Prince».
Par ailleurs, il dessine à l’atelier de la Grande Chaumière. C’est à cette époque que, Jeanne Astre rencontre pour la première fois Georges Artemoff, alors qu’elle est élève à l’atelier Maurice Denis et l’académie Ranson. Sur les conseils d’amis, elle décide d’aller à la Grande Chaumière voir un russe qui dessine avec une virtuosité remarquable. Elle dessine alors Georges Artemoff en train de travailler.

1924 à 1926

1924, Georges Artemoff et Lydia Nikanorova se rendent en Corse sur le tournage du film « Les ombres qui passent » de Volkoff’ avec leurs amis cinéastes Tourjansky et Serge Pimenoff qui est décorateur de cinéma et qui travaillera pour Max Ophuls et Delanoy.

Georges Artemoff participe avec ses amis russes à des décors de cinéma dans les studios de cinéma à Montreuil chez Ermolaeff et aussi pour la société de films « Albatros ».

Georges Artemoff et Lydia Nikanorova intègrent l’Union des Peintres Russes en France(20). Avec I’UPRF, ils organisent des fêtes courues par le tout Paris des Arts et des lettres notamment la fête de Yarilo ou carnaval des artistes russes, en 1925.

Georges Artemoff a un marché de panneaux sculptés avec les Etats-Unis ce qui lui permet de passer de longues périodes en Corse à Bonifacio avec Lydia où il chasse et pêche avec ses amis corses, les Varsi, les Lantieri, Maxiola.

Il crée des œuvres inspirées par cette vie : des sculptures de poissons et des panneaux en bas-relief et taille directe sur bois, il peint aussi des natures mortes aux poissons, des paysages de Corse et des portraits.

1927

Le 28 juillet 1927 Georges Artemoff épouse Lydia Nicanorova à Paris dans la mairie du XVe arrondissement. Ils sont domiciliés à Paris, 14 cité Falguière.
Exposition au salon des Arts Décoratifs où son panneau sculpté obtient une médaille d’argent.

1928

Du 8 mai au 8 juillet, exposition au salon des Artistes Décorateurs avec un panneau sculpté représentant un archer chassant un sanglier attaqué par des chiens sous le n° 4551 qui obtient une médaille d’or.
il s’achète un bateau « La Françoise » pour aller à la pêche. Après son enfance dans le Don, la Corse restera pour lui la période la plus heureuse de sa vie (21).

1929

Le krach boursier met fin à son contrat de vente de panneaux sculptés avec les États-Unis et les oblige à quitter Bonifacio.

1930

Du 8 au 28 avril 1930, Georges Artemoff expose à la galerie René Zivy, 57 avenue Montaigne à Paris, ses derniers panneaux sculptés ainsi que des sculptures animalières et Lydia présente cinquante aquarelles de Corse.
L’architecte Jacques Saulnier leur commande la décoration de son château à Verrières le Buisson. Ce sera un décor à fresques avec des thèmes tirés de l’Asie et de la littérature populaire russe. Grâce à ce contrat ils peuvent acheter une petite maison à Clamart (impasse Villa de l’Union) où réside déjà une communauté russe importante et où la proximité de la forêt lui permet de longues promenades avec ses chiens.
Ils y recevront souvent en visite le philosophe et théologien Serge Boulgakov, la poétesse russe Marina Tsvetaéva avec sa fille Allia et son fils Mour ainsi que la famille Troubetskoy, leurs amis S. Minervine, J. de Reitlinger, S. Pimenoff, les Tourjansky, les Gronsky, Raoul Lachenal...
Allia Tsvetaëva fait de nombreuses photographies de Georges et de Lydia. Georges Artemoff fait le portrait de Marina Tsvetaéva.
Il devient membre actif et sociétaire du Salon des Artistes Décorateurs.

1931

Georges Artemoff participe à l’exposition des Animaliers à la galerie Edgar Brandt, 27 Boulevard Malesherbes, présentant la biche blessée (22) et un poisson en bois (23). Edgar Brandt achète la biche blessée.
Il exposera chaque année avec les Animaliers et au Salon des Artistes décorateurs jusqu’en 1938. (24)
Exposition au Salon des Artistes Décorateurs avec deux panneaux bois.
Participation à l’exposition l’Art Russe, à La Renaissance.
Participation à l’exposition Coloniale internationale au Palais des Beaux-arts à Paris avec un panneau sculpté « La chasse au bison ».

1932

Le 14 juillet 1932, Jeanne Astre (25), amie de Julie de Reitlinger rend visite à Georges et Lydia Artemoff à Clamart.
Cette rencontre et cette amitié seront déterminantes dans la vie de Georges et de Lydia.
Il participe au Salon des Artistes Décorateurs avec une sculpture en rond de bosse représentant une gazelle.
Le 12 novembre 1932, le Ministère des Beaux-Arts achète la sculpture en bois « Le Poisson Enchanteur » que Georges Artemoff a exposé cette année au Salon d’Art russe à la galerie La Renaissance pour être attribuée à titre de dépôt au musée National du jeu de Paume pour y représenter la sculpture russe.
Il expose aussi le 22 avril 1932 «Le Chevreau Elancé ».
Georges Artemoff concourt au Grand Prix de la sculpture Galerie de la fédération Française des artistes, 152, boulevard Haussmann avec un poisson sculpté sur bois. En novembre 1932 il expose à la galerie d’art Malesherbes, 27 boulevard Malesherbes, avec les Animaliers, des bois sculptés.

Notes

(1) Il est noté dans le Livret militaire et le livret de mariage avec Lydia Nikanorova que Georges Artemoff est né le 17 février 1892 selon l’ancien calendrier auquel il faut ajouter 13 jours, d’autre part, Georges Artemoff modifia son année de naissance, il s’est vieilli pour s’engager en 1914 et il s’est rajeuni pour épouser Jeanne Astre, la seule certitude que nous ayons est sa première exposition à l’âge de 16 ans.
(2) Date sur l’acte de décès de la mairie de Revel.
(3) « J’ai toujours réfusé d’être embrigadé » Georges Artemoff.
(4) G. Alimourzaeva, Conservateur Musée des beaux-Arts Rostov
(5) L’Age d’or des Société Artistiques de Russie de d’URSS 1820-1932, Ed. Tchemychev, Peters bourg, 1992.
(6) Le journal Priasovsky de la contrée d’Azov écrit : « La gamme des couleurs est parfois très vive mais les couleurs se combinent harmonieusement, aucune touche n’agace
ni ne sonne faux ».
(7) L’historien d’art N. Lavrovsky écrit à ce propos : « Certes on présumerait du caractère de l’œuvre de ce jeune peintre talentueux. Il est encore trop tôt pour en parler. Les tableaux de Georges Artemoff recueillis ces deux dernières années témoignent de ce que le peintre est sur le bon chemin et comprend bien la destination de l’art. La couleur domine toujours dans ses tableaux et pourtant cela ne veut pas dire que le dessin en souffre. Les tâches de couleur harmonieusement combinées constituent un dessin. Le trait et la couleur ici ne vivent pas séparés mais un pont un tout unique. »
(8) N. Lavrovsky qui suit avec intérêt l’évolution du jeune peintre dit de lui : « C’est un peintre très doué ».
(9) « L’association qui aurait pu octroyer cette bourse se nommait La Société Moscovite des Amis de l’Art ».
(10) Quand Georges Artemoff arrive en France, il connaît déjà très bien Stanislavsky, ami de sa mère et Serge de Diaghilev.
(11) « J’ai perdu ma technique et je me suis senti complètement déraciné », Georges Artemoff interview de Miche! Roquebert, 18 novembre 1962.
(12) « Vous comprenez si le marchand vous dit vous faites très bien les roses. Il faut faire des roses. Vous faites vingt toiles de roses par mois. Je n’ai pas voulu. J’étais libre, j’avais de l’argent. Je n’avais plus besoin de passer par là. Pourtant voyez-vous on a besoin de marchand pour arriver ». Georges Artemoff interview de Miche! Roquebert.
(13) « Le cubisme m’a bouleversé, mais je ne voulais pas le suivre, je n’ai jamais été cubiste ». Georges Artemoff interview de Miche! Roquebert, 18 novembre 1962.
(14) Livret militaire 7914 de Georges Artemoff.
(15) Le Monde de l’art de Petrograd.
(16) En juillet 1916, avec la famille de Pompignan à la Chaudarue à Bourg Saint Maurice chez madame Coufourier.
(17) « En dépit de l’absence d’un grand nombre de peintres qui comme M. Bobritzky, bien connu du public par ses décors pour les ballets russes, ont déjà quitté notre ville. Cette nouvelle exposition offre une collection d’œuvres aussi variée qu’intéressante et permettra aux connaisseurs d’art de juger des progrès toujours croissants - et à quel prix - par les courageux artistes » les miniatures persanes de M. Sabarteff. Plus loin notre regard est charmé par le coloris brillant et harmonieux des œuvres de M. Artemoff un impressionniste talentueux et d’avenir, Il y a aussi M. V Ivanoff M. Bortscheff M. Ismailovitch, M. Kalmikoff, l’académicien M. Becker, M. Tchetchett, M. Peroff, M. Morassoff, M. Lebédeft, l’architecte M. Doubinsky qui présente plusieurs projets de constructions monumentales ». Pour conclure le journaliste ajoute : « Les artistes russes, privés de leur patrie, se réfugient dans le domaine de l’art s’appliquant à sa conquête au prix d’une lutte ardue pour leur existence. Oublions nous aussi, pour un instant les soucis de la vie si trouble de nos jours que nous traversons pour aller rendre justice à cette conquête pacifique, la plus belle de toute ».
(18) « J’allais les chercher à La Rotonde et tous ceux qui avaient besoin de travail venaient travailler. Artemoff est venu souvent, il habitait alors à la Ruche avec Soutine, Nikanorova et Iglessis ».
(19) Cinéaste de Ciné Alliance Film.
(20) avec Nina Gronsky, B. Zakharoff, Boudovskaia, Kibalteniov Nadine, Basile Poustochkine, Brossen Plianska ïa, Leonid Kousmine, Sandro Minervine, Mamatian dit Benatov Leonardo gendre de Maliavine, N. Ivanov, F. Maliavine, V. Isdebsky, S. Karsky, V Garine, A. Pankoff.
(21 ) « J’étais heureux là-bas » disait-il à sa fille Marie. Le souvenir de cette phrase a été le vecteur de recherches en Corse en 1990 et l’occasion de retrouver ses amis, leurs
enfants, et sa vie avec Lydia.
(22) La biche est sculptée dans un bois exotique d’Indochine dans lequel il trouve une balle et donne le titre de Biche blessée à la sculpture.
(23) Ses œuvres sont reproduites dans le livre « La sculpture moderne » de Charles Moreau ainsi que dans « La Revue de l’Art Russe à Paris ».
(24) Aux Animaliers, il expose avec Guyot, Jouve, Pompon, Sandoz...
1932 Salon des Artistes Décorateurs, 5 mai 9 juillet, Poisson, Mouflon ancienne galerie Edgar Brandt Salon des Artistes Décorateurs, 3 mai 74 juillet 1935 Bois sculpté, coupe exotique, ronde bosse.
En 1933, un oiseau sculpté en bois forme une coupe à fruits.
En 1934, Georges Artemoff expose aux Animaliers: « L’homme et la bête », « Gazelle », « Biche », « Poisson St Pierre », « Héron ».
(25) Jeanne Astre, artiste peintre (1901-1993) et Julie de Reitlinguer, peintre et iconographe (St Pétersbourg 1898- Tachkent 1988), sont amies depuis leurs études chez Maurice Denis, théoricien du mouvement nabi et fondateur des ateliers d’art sacré.