Henry Bauchau
« J’écris pour me parcourir »
Henri Michaux
Henry Bauchau aura aussi écrit pour se parcourir et parcourir la peau du monde et nous parcourir aussi. Ses routes sont les routes de la réalisation de soi-même.
Henry Bauchau est sur la route comme ses chers amis Œdipe, de sa fille Antigone, et de la lumineuse jeune persane Diotime. Depuis qu’il est entré en écriture, il promène à la face du monde la torche éclairante des mythes grecs. Il est devenu lui-même psychanalyste et la thérapeutique des jeunes enfants modèle aussi sa vie. Et il marchera aux côtés d’ Œdipe sur les voies tenant à la fois le journal d’Antigone, celui des humains et le bâton de l’aveugle.
Il n’est pas enfermé dans le monde grec, ni prisonnier des mythes, mais attentif aux rumeurs du monde, ceux de la Chine en particulier, de la lutte contre le sida et plus encore aux mouvements intérieurs de la conscience et de l’inconscience. Il aura vécu en Belgique, à Paris, puis en Suisse et maintenant à Paris dans ce lieu prédestiné nommé le Passage de la Bonne Graine, dans le onzième arrondissement.
Bauchau aux multiples vies
Il est temps de parler de ses multiples vies, lui qui les cache jalousement ; lui le survivant. Conteur prodigieux des errances il sait ce dont il parle. Longue est sa route jonchée de poussières d‘humanité entrelacées à celle des étoiles, longue est sa route depuis sa naissance en Belgique, à Malines le 22 janvier 1913. Après une petite enfance marquée par l’invasion allemande, l’incendie de sa maison, il fait des études de droit à Louvain. Avant d’être mobilisé en 1939, il exerce des activités dans le journalisme et milite dans des mouvements de jeunesse chrétiens. Pendant la guerre, il fait partie de la Résistance armée. À la libération, il aurait dû rester dans les grimoires du droit, lui le docteur en droit. Mais ce mal-être profond qui un jour nous pousse soit sur les routes soit nous ensevelit dans nos puits fermés. Cet étrange besoin de pouvoir enfin dire « je », et non pas « moi, on », le met en marche. Il y fonde une maison de distribution et d’édition, qu’il implante en 1946 à Paris. Après avoir suivi une psychanalyse de 1947 à 1951 avec Blanche Reverchon-Jouve, l’épouse du poète Pierre-Jean Jouve, il est devenu psychothérapeute. Mais surtout obéissant au conseil de la confiance en l’écriture qui devait le construire, et de la foi en la force de l’art pour parler au monde, il deviendra véritablement écrivain à 45 ans. Formateur à Gstaad en Suisse de 1951 à 1975, dans son institut pour jeunes filles qu’il a fondé, il aura à la fois la révélation des souffrances d’autrui et la présence de la montagne.
À la fermeture de son école, il fait l’hôpital de jour à Paris depuis 1975. Il sera non plus un passeur mais un acteur psychothérapeute avec la douleur du quotidien, la culpabilité de n’avoir su comprendre à temps le patient souvent impatient. Cette non-assistance à quelqu’un qui se noie dans toutes ses personnalités si nombreuses dans sa tête. Et les difficultés financières également qui reviennent plusieurs fois par semaines. Il a une illumination en 1983 et commence à écrire son triptyque (Œdipe, Antigone, Diotime), qui lui apportera une renommée tardive.
Ses chemins de traverse nombreux entre psychanalyse et invention romanesque ont pu déconcerter.
Des lieux de passage existent bien sûr entre son expérience de psychothérapeute et sa création littéraire, surtout dans son dernier roman l’enfant bleu. Raconté du point de vue de la jeune femme qui l’analyse, il raconte la lente et laborieuse avancée d’un enfant perturbé vers l’art.
L’écrivain sera surtout ici mentionné dans sa mise en art de la tragédie des origines dans sa recréation des récits mythiques sans oublier que Bauchau se penche surtout dans son métier et sa vie d’homme sur les blessures de l’être.
« C’est en travaillant son passé qu’on prépare l’avenir.
Nous avons en nous une mémoire du futur. Ça peut
paraître étrange, mais c’est cette mémoire du futur qui
peut nous guider vers un monde qui ne sera pas, je
pense, sans convulsions ; il est impossible de naître sans
déchirure. (...) Il n’y aura pas de lendemains qui chantent
(...) La difficulté d’être au monde est continue.
Comme on parle maintenant de formation continue, je parlerais de « naissance continue ».
La clarté d’une colonne grecque en plein soleil
Son écriture est claire comme une colonne grecque en plein soleil sans aucune absence ni aucune présence. Sa prose est orale, musicale, balancée, aérienne et pour cela il aura souvent été mis en théâtre ou en opéra. Les déchirures sont tapies comme les oracles et ses textes des récits d’initiation, celle du jet de pierre dans la rivière pour Antigone la jeune mendiante, celle du combat avec les lions pour Diotime, de sa transgression. La violence et le sacré montrés par René Girard se trouvent ici en plein jour. Depuis les victimes prédestinées, boucs émissaires de la condition humaine jusqu’à l’exaltation des rebelles le mythe convulsif est là, éclairé par la psychanalyse. Mais la liberté de la chose littéraire oblige à une mise en art. Et ses romans sont en même temps bien autre chose qu’une relecture psychanalytique de deux grands mythes. Il ne revisite pas les classiques mais se situe dans leur présence charnelle. Antigone danse, se cogne sur les pierres, a soif, a faim, a peur surtout.
« Depuis la mort d’ Œdipe, mes yeux et ma pensée sont orientés vers la mer et c’est près d’elle que je me réfugie toujours. À l’ombre d’un rocher, j’écoute la rumeur du port et des hommes et les cris des oiseaux de mer. Je me souviens du jour où Jocaste m’a dit : « N’oublie jamais, Antigone, que ton père est d’abord un marin. »
C’est ce marin qui m’a emmenée dans son vertigineux voyage jusqu’au lieu qui me faisait si peur. Ce lieu qui, après dix ans sur la route, est devenu Athènes, où je suis seule maintenant, en deuil, sur le bord de la mer. Je contemple dans le ciel un oiseau […] Œdipe, un jour, s’est brusquement tourné vers moi et a dit : « Tu n’as jamais été sur la mer, Antigone, et pourtant tu es un vrai marin. Sans voiles, sans gouvernail, voici des années que tu navigues, sans chavirer, dans mon aveuglement, mes vertiges, la folie de Clios et la tienne. ».
Je retrouve en moi cet instant de bonheur sur la route invisible où nous ne cessions de nous perdre.
Et Bauchau pose cette question fondamentale :
Est-ce que bonheur et malheur peuvent exister en dehors de la danse ?
Les paysages de la Grèce sont là avec les oliviers, les ronces, le midi accablant, la blancheur des habitations. Et Bauchau s’en va dans les pas des ombres des mythes pour rencontrer l’autre et aussi lui-même. « Ainsi dans cette inconnaissance où nous sommes, nous continuons parfois à nous découvrir l’un l’autre. » Pour avancer il fallait soi-même être rebelle à un ordre établi, à un destin clos. Diotime et sa condition de femme, Antigone et sa rédemption aux lois. Elle refuse « d’obéir comme une plante qui sort de la terre, comme un ruisseau qui s’écoule ». Et elle proclamera ce cri qui doit être le nôtre : « Est-ce qu’il ne faut pas être rejeté pour devenir soi-même ? »
Diotime sait qu’un jour pour être reconnue autrement par sa féminité il lui faudra affronter les tabous et les règles de son clan. Elle s’y prépare :
«J’étais seule un matin avec une jeune servante. Cambyse est survenu. Étincelant, sur son cheval couvert d’écume dont il n’avait pas daigné descendre, il nous observait d’un œil sévère. J’étais toute petite, j’ai été éblouie, j’ai couru vers lui en demandant : « À cheval, à cheval avec toi ! » Ma confiance a fait rire cet homme sauvage, elle l’a peut-être touché. Il m’a saisie par le cou et juchée devant lui sur sa selle. Nous sommes partis au galop, entourés par ses gardes et ce qui n’était pour lui qu’une chasse après tant d’autres a été pour moi l’ivresse, l’invention de la vie. J’ai découvert alors la joie de la vitesse dans l’air brûlant et l’odeur des chevaux. Je n’ai retrouvé pareil plaisir qu’en haute mer, par grand vent, quand Arsès gouvernait le navire.
Cambyse m’a gardée avec lui tout le jour, et c’est endormie dans ses bras qu’il m’a ramenée chez mes parents. En me tendant à lui il a dit à Kyros : « Ta fille sera bonne cavalière, je lui apprendrai à monter et à chasser moi-même. » Il a tenu parole, il est venu souvent, puis presque chaque jour, pour m’emmener avec lui. Il m’a donné très vite un joli poulain et a commencé à m’initier à l’art de la fauconnerie qui était, de ses nombreuses passions, la plus vive.»
Voici tracé le destin d’une jeune fille adoubée par l’autre et qui va se fondre dans les règles coutumières par l’initiation du combat des lions :
«La lutte avec les lions ne durait qu’une partie de l’année et on ne pouvait s’attaquer qu’à un fauve à la fois. Une fois par an, avait lieu entre eux et nous une guerre rituelle qui durait deux jours et une nuit. C’était la plus grande fête de l’année, il y avait toujours plusieurs morts et de nombreux blessés, mais il n’y avait pas, pour les chasseurs du clan et des tribus voisines, de plus grand honneur que d’y être admis par Cambyse. En grandissant, j’éprouvais un désir croissant de participer à cette fête, j’en ai parlé à ma mère, elle m’a suppliée d’y renoncer en me disant que ce n’était pas la place d’une jeune fille et que la tradition ne le permettait pas. Je pensais au contraire qu’à l’origine de notre clan il y avait eu des déesses lionnes aussi terribles, aussi puissantes que les lions. Je descendais sûrement de l’une d’elles et si, pour des raisons évidentes, il était dans notre guerre interdit de tuer les lionnes et leurs lionceaux, elles prenaient au combat une part redoutable et provoquaient parmi nous autant de morts et de blessures que les mâles.
Je ne pouvais pas renoncer à ce désir. J’en ai parlé à mon père, Kyros immédiatement m’a comprise. Ce n’était pas, m’a-t-il dit, l’esprit ni le cœur qui s’exprimaient dans mon désir, mais le sang. Et le sang est mouvement, mouvement de la vie elle-même qui ne peut s’arrêter qu’à la mort. Je n’étais pas d’âge alors à le comprendre mais, quand il m’a permis de demander à Cambyse l’autorisation de participer à la guerre des lions, je me suis précipitée chez mon grand-père. Je lui ai dit qu’étant déjà le meilleur fauconnier du clan, je pouvais aussi rivaliser à la chasse avec nos meilleurs chasseurs. Je n’avais pourtant jamais combattu ni tué un lion et il était temps que je m’affronte, comme lui et mon père, aux êtres de mon sang. Tant que je n’aurais pas participé au combat rituel avec eux, je ne connaîtrais plus la paix et ne pourrais pas être heureuse .»
Des constellations mystérieuses
Bauchau trace des constellations « impérieuses », où le destin se fige face au partage et à l’écoute de l’autre : Il y a une fidélité à la vie qui est au-delà de toutes les fidélités. Cette fidélité de Bauchau écrivain, cette foi en l’autre se sont longtemps retrouvées en Bauchau psychothérapeute auprès des enfants saccagés ou dans ses actions de formateur. Entre le côtoiement pendant toute une vie de la folie, du désordre et des hallucinations et la recréation des mythes la liaison est évidente. Ceci s’appelle l’espérance en l’homme, la signification d’exister : cette part, infinie un peu, infirme sûrement, qui m’a été donnée dans l’acte d’exister.
Face à un monde démuselé, où la banalité et la violence triomphent, Bauchau ne questionne pas trop l’espérance, il en fait un sens de vie : Exister me suffit.
Il donne chair à des personnages hasardés dans les rêves, vivant les drames humains de tous les temps. Il nous apprend à résister au monde. Depuis les attentats du 11 septembre, Henri Bauchau dit qu’il repense beaucoup à son Antigone. Pour Henri Bauchau, « la tâche du poète est de planter une objection dans le champ du malheur ». Il s’y emploie encore aujourd’hui.
J’ai été enseignant, je me suis ensuite occupé longuement d’adolescents handicapés.
Je me suis alors rendu compte des problèmes qui se sont aggravés depuis.
J’ai 91 ans, je mène une vie retirée, toute consacrée, selon mes forces, à l’écriture. Si vous croyez que je puis vous aider encore, je le ferai volontiers. Faites-moi signe. Henri Bauchau
Homme de solidarité autant que passeur de mots Henri Bauchau veut tout dire du dedans et ses romans sont dans la lumière du soleil révélateur. Dans un espace des mythes passent les caravanes des rêves, les coffres de l’art et l’histoire des hommes. Il définit ainsi son écriture :
« L’inspiration est toujours délirante, dionysiaque pour reprendre l’expression de Nietzsche. Elle a besoin de la conscience ordonnée, musicale, apollinienne. C’est un équilibre. Quand Alexandre le Grand brûle le palais de Persépolis, il fait basculer la Grèce sous la suprématie de Dionysos. Elle ne s’en est jamais relevée. »
Il faut se souvenir des Falaises de marbre d’Ernst Jünger pour comprendre Bauchau. Son enthousiasme mystique pour l’existence se nourrit autant de chrétienté que de bouddhisme, ou de mythes grecs. Pour lui l’écriture est une activité spirituelle. Et humains, trop humains sont ses héros consumés par la peur et la crainte d’un destin caché et funeste. Il trace une route entre folie et roman, une route inconnue, celle de la conscience entre doutes et angoisses. Il dit « l’écriture est mon moteur » et il avance encore et encore. Art et thérapie sont valeurs jumelles pour lui qui conçoit l’art comme une transmission, une révélation libératoire qui seul permet de ranimer « les trésors perdus de la mémoire ». Il ne les confond pas, car si la révélation des pulsions se fait par l’art, il a retenu de sa pratique qu’il ne faut pas pousser l’autre, ni peser sur le destin de l’autre. Il nous dit qu’il ne suffit pas d’aider l’autre à mieux vivre, mais lui apprendre à décider de sa vie, à pouvoir dire » je ».
L’art permet de garder hallucinations et délires derrière la porte. Il aide à vivre dans une vie à la banalité insupportable, dans une société dévolue à la vitesse, à l’efficacité, à la rapidité, à l’effet de masse.
L’art est alors thérapie. Il permet de réenchanter le monde, car vivre sans enchantement est pour lui impossible.
Ses personnages se fondent totalement dans l’art depuis le dessin pour Orion (l’enfant bleu), jusqu’à la peinture, la danse et la musique pour les autres. Ainsi Œdipe devient sculpteur et aède.
Il aura lutté contre le temps, mais élaboré une œuvre patiente et profonde. Son œuvre l’aura maintenu en vie par le long cheminement du destin.
Au moment de ce portrait Henry Bauchau nous sourit du haut de ses 91 ans, étonné d’être un survivant, d’avoir encore son regard sur le monde et sa banalité, après qu’il lui fut donné d’achever Antigone en 1997, à 84 ans. Son œuvre d’écoute et d’attention à la souffrance, chante les regrets de l’amour, l’apaisement des blessures, l’ambivalence des désirs. Elle nous interroge sur l’individu et son destin. Tous les voyages décrits sont des voyages intérieurs.
Nous avons tous croisé Œdipe sur la route, nous ne sommes plus pareils. Tous les textes de Bauchau sont des voyages en Ithaque, des initiations, des contes moraux. Bauchau a une manière haute de vous rendre simplement humain et rebelle aux temps oppressants.
Grâce à lui nous resterons insoumis et nous serons toujours sur la route.
Gil Pressnitzer
Choix de textes
Les promeneuses du soir
Éloge
Éloge des sommeils d’amies
Éloge d’épouses de doges
Et de stratèges villes grèges
Ocrées de ceinturons de briques
Éloge à pas de somnambule
Des noctambules promeneuses
Noires cavales de bijoux
Plus grandes, couples sans époux
Que des reines prostituées
Éloge de la mélancolie
Femme pour un temps d’avène
Femme pour un temps d’exil
Est-ce que l’enfance était plus claire
Était plus sombre que mémoire
Que les pas
les palais
les pavés du hasard
La Mer est proche, Dix poèmes inédits sur des tableaux de Paul Delvaux (1972-1973), dans Poésie 1950-1986, Actes Sud, 1986
Bibliographie
Boulevard périphérique Actes Sud, 2008
L’enfant bleu, Actes Sud, 2004
La Chine intérieure, Actes Sud, 2003
Passage de la Bonne Graine, journal 1997-2001, Actes Sud, 2002.
Théâtre complet - Prométhée enchaîné, La Reine en amont et Gengis Khan
L’écriture est à l’écoute de nous Actes Sud, 2001.
L’Écriture à l’écoute, essais, Actes Sud, 2000.
Exercice du matin, poèmes, Actes Sud, 1999.
Les Vallées du bonheur profond, récits, Babel n° 384, 1999.
Journal d’Antigone, Actes Sud, 1999.
Prométhée enchaîné, d’Eschyle, adaptation théâtrale, Cahiers du Rideau, 1998.
Antigone, roman, Actes Sud, 1997; Babel n° 362, 1999.
Étés (avec Werner Lambersy), journaux, Labor, 1997.
Heureux les déliants, poèmes, Labor, 1995.
L’Arbre fou, récits-théâtre, Les Éperonniers, 1995.
Jour après jour, journal 1983-1989, Les Éperonniers, 1992.
Diotime et les lions, récit, Actes Sud, 1991; Babel n° 279, 1997.
Œdipe sur la route, roman, Actes Sud, 1990 ; Babel n° 54, 1992.
L’Écriture et la circonstance, Chaire de poétique de l’université de Louvain-la-Neuve, 1988.
Poésie 1950-1986, Actes sud, 1986; épuisé.
Essai sur la vie de Mao Zedong, Flammarion, 1982.
La sourde oreille ou Le rêve de Freud, poème, L’Aire, 1981.
La Chine intérieure, poèmes, Seghers, 1975; Actes Sud, 2003.
La Machination, théâtre, L’Aire, 1969.
Célébration, poèmes, L’Aire, 1972.
Le Régiment noir, roman, Gallimard, 1972;
Les Éperonniers, 1987; Actes Sud, 2000, nouv. éd. revue.
La Dogana, poèmes, Castella, 1967 ; épuisé.
La Pierre sans chagrin, poèmes, L’Aire, 1966 ; Actes Sud, 2001.
La Déchirure, roman, Gallimard, 1966 ; Labor, 1986.
L’Escalier bleu, poèmes, Gallimard, 1964.
Gengis Khan, théâtre, Mermod, 1960 ; Actes Sud Papiers, 1989; épuisé.
Géologie, poèmes, Gallimard, 1958; épuisé.
La machination, L’Aire, 1969)
Nouvelles : L’enfant de Salamine, La Revue générale, mars 1991,